Tu as le droit de faire tout le nécessaire pour prendre soin de ta santé mentale. Que ce soit :
De prendre un temps d’arrêt, une pause ou un moment pour te reposer, peu importe la durée ;
D’appeler des lignes d’écoute et de soutien ;
De contacter les centres de crise de ta région ;
D’aller à l’hôpital, au CLSC (Québec), au CMP (France) ou dans un clinique ;
De te présenter à l’urgence régulière et/ou psychiatrique ;
De consulter un.e médecin, un.e psychologue, un.e psychiatre, un.e travailleuse.eur social ou un.e professionnel.le de la santé ;
De participer à des thérapies de groupe ;
De parler de tes sentiments et de ton vécu à tes proches, tes ami.e.s et/ou à des personnes ressources ;
De mettre fin à des relations malsaines et nuisibles ;
D’opter pour des traitements médicamenteux ;
D’appeler une ambulance ;
D’avoir recours à de l’aide financière ;
D’opter pour des traitements naturels ;
De refuser des propositions et des offres qui ne te conviennent pas ;
D’avoir recours à des services dans des centres de soins, de traitements et d’encadrement variés ;
D’obtenir de l’encadrement via des organismes communautaires ;
Et/ou d’être hospitalisé.e à court ou à long terme.
Ta vie est importante et ce n'est pas honteux d'aller chercher de l'aide, peu importe le contexte. Tu en vaux la peine.
Un rappel important :
Il existe de nombreuses façons d’atteindre le parfait « beach body » :
1. Aller sur une plage avec son corps.
2. Étendre son corps sur une plage.
3. Se promener avec son corps sur le sable d’une plage.
4. Manger du sable avec son corps (ou pas).
5. Se baigner dans l’eau d’une plage avec son corps.
6. Mettre un maillot et faire semblant d’être sur une plage.
7. Ne pas mettre un maillot et faire tout de même semblant d’être sur une plage.
Conclusion : Tous les corps sont beaux comme ils sont, et chaque personne peut porter le maillot de bain qu’elle souhaite en tout temps. Peu importe son poids, son identité, sa silhouette, sa taille, la condition de sa peau et le nombre de poils corporels qu'elle a.
La marche des fiertés n’est pas née du besoin de célébrer le fait d’être LGBTQIA+, mais de notre droit d’exister sans persécution.
Il est bien de revenir sur les origines pour lesquelles, chaque année, nous défilons dans les rues partout à travers le monde avec des drapeaux arc-en-ciel.
Nos luttes sont nées d’émeutes résultant de violences policières sur des personnes ostracisées de par leur identité de genre, leur orientation sexuelle, leur apparence et/ou leur classe sociale. Des violences résultant d’un système hétéropatriarcal toujours présent à ce jour, malgré les marches et toutes les meilleures volontés militantes.
Ce sytème est revenu infiltrer nos mouvements, plus insidieux, sous d’autres formes, mais toujours aussi violentes.
Elles se nomment homonormativité[1], homonationalisme[2] ou même pinkwashing[3], et reprennent tous les codes du système capitaliste, raciste, sexiste et hétéronormé. Ce système capitaliste enferme les individu.e.s en créant des hiérarchies, basées sur des critères comme l'origine ethnique, l'état de santé, le genre et la sexualité. Il se nourrie de la domination des un.e.s sur les autres.
La précarisation généralisée permet la montée des racismes, du repli identitaire et de l'homonationalisme, et tente toujours plus de monter les minorités les unes contre les autres. Malgré l'ouverture à certains droits grâce à nos luttes, les hiérarchies de genre et de sexualité perdurent tout comme les violences qui y sont associées : lesbophobie, transphobie, gayphobie, biphobie, intersexophobie, violences conjugales, etc.
La libre disposition de nos corps n'est toujours pas acquise : psychiatrisation des personnes trans, enfants et adultes intersexué.e.s toujours mutilé.e.s par la médecine, aucune avancée sur l'accès à la PMA[4], remise en cause morale et économique de l’IVG, etc.
Le 28 juin prochain nous allons fêter les 50 ans des émeutes de Stonewall. Aujourd’hui la récupération mercantile et capitaliste de la marche des fiertés, comme de toutes les luttes d'émancipation, est à l’opposée même des raisons pour lesquelles nos sœurs et frères militant.te.s sont descendu.e.s dans les rue en 1969.
Le Stonewall Inn, un bar géré par la mafia new-yorkaise, était célèbre pour sa popularité auprès des personnes les plus marginalisées : personnes trans, drag-queens, travestis, gays, lesbiennes, travailleur-ses du sexe et personnes sans-abris. Les descentes policières dans cet établissement étaient monnaie courante à l’époque où toutes ces minorités étaient harcelées, violentées, réprimées et arrêtées par la police.
Mais le 28 juin 1969, les policiers perdirent rapidement le contrôle de la situation en raison d’une foule révoltée qui décidèrent de ne plus se laisser faire. Les tensions prirent encore plus d’ampleur le lendemain soir, et plusieurs jours plus tard. En quelques semaines, les résident.e.s du quartier s’organisèrent en groupes militants, pour mettre en place des lieux où les gays, les lesbiennes, les personnes trans et toutes les personnes marginalisées pourraient se retrouver sans craindre d'être arrêté.e.s. Un an après, le 28 juin 1970, les premières « Gay Pride » apparurent à Los Angeles et à New-York pour marquer l'anniversaire des émeutes de Stonewall.
Aujourd'hui, les « Gay Pride » ou marches des fiertés sont organisées chaque année, partout dans le monde, autour du mois de juin, pour commémorer ces émeutes.
Réapproprions-nous nos marches, nos combats, nos corps et nos identités.
Redonnons la voix(e) militante et politique que nous avons perdue toutes ces dernières années. Pour la mémoire de Sylvia[5], Marsha[6], et tout.e.s les autres.
Parce que Stonewall n’était définitivement pas une soirée mousse.
Illustration : Maude Bergeron - Les folies passagères
NOTES ET RÉFÉRENCES :
[1]Phénomène de normalisation qui établit de nouveaux standards au sein même de la communauté homosexuelle, mais en imitant le modèle hétérosexuel
[2]Valorisation exclusive des valeurs libérales et démocratiques occidentales contre celles du reste du monde, présentées alors comme archaïques et liberticides. Les personnes LGBT homonationalistes penseraient que l’homophobie serait une haine cantonnée aux zones « barbares » : les pays arabo-musulmans et les banlieues de certaines villes occidentales.
[3]Technique de communication fondée sur une attitude bienveillante vis-à-vis des personnes LGBTQIA+ par une entreprise ou par une entité politique, qui essaye de modifier son image et sa réputation dans un sens progressiste, tolérant et ouvert.
[4]Procréation médicalement assistée
[5]Sylvia Ray Rivera, est une militante trans. Elle a notamment participé aux émeutes de Stonewall et au mouvement pour les droits des personnes LGBTQIA+. Elle était une des membres fondatrices du Gay Liberation Front et de la Gay Activists Alliance.
[6]Marsha P. Johnson est une femme trans et drag queen américaine, travailleuse du sexe et militante du mouvement LGBTQIA+ qui a participé aux émeutes de Stonewall.
Les luttes pour les droits des personnes LGBTQIA+ doivent cesser d’être exclusivement centrées autour des hommes blancs gays et cisgenres*. Ce sont ceux qui détiennent le plus de visibilité et d’espace pour s’exprimer. Comme dans tous les autres aspects de la société, ce sont toujours les hommes cis blancs qui sont le plus représentés.
Les personnes trans, queers et intersexes entre autres, sont invisibilisées et hautement marginalisées. D’autant plus lorsqu’ielles sont racisé.e.s, travailleur·se·s du sexe, gros.se.s et/ou qu’ielles vivent avec des troubles de santé mentale, ou encore des conditions et handicaps. Elles sont souvent exclues, considérées comme étant trop « différentes », ou au contraire, complètement fétichisées pour leurs identités et/ou leurs apparences hors-normes.
Il y a différentes formes de LGBTQIA+phobies, pas uniquement de l’homophobie. Ces oppressions vécues par certain·e·s s’accumulent et s’imbriquent dans un système très nuisible à leur bien-être et leur survie. C’est d’ailleurs le cas pour les femmes trans noires, qui sont victimes de transphobie, de misogynie et de racisme. Leur espérance de vie moyenne ne s’élève qu’à 35 ans, puisqu’elles sont malheureusement souvent victimes de meurtres violents.
Exiger plus d’espace, de représentation positive pour les personnes trans, queers, intersexes, asexuelles, bispirituelles, non binaires, lesbiennes et/ou bisexuelles ne signifie pas de nier les oppressions vécues par les hommes cis gays, ni de leur retirer leur droit de parole. Cela signifie seulement la reconnaissance et la considération réelle des vécus et difficultés de celleux qui sont invisibilisé·e·s.
Cela signifie aussi que les allié·e·s cisgenres et hétérosexuel·le·s doivent cesser de s’accaparer ces mouvements sociaux. Iels doivent user de leurs positions privilégiées pour permettre aux personnes LGBTQIA+ de s’exprimer et de militer dans des contextes plus sécuritaires.
Il faut cesser la propagation de la masculinité toxique et du patriarcat, qui sont aussi présents au sein même de la communauté, comme partout ailleurs. Les luttes doivent être inclusives et menées par et pour toutes les personnes concerné·e·s. Pas seulement par celleux qui ont le plus de privilèges et/ou qui correspondent aux normes sociales.
*Une personne cisgenre est une personne qui s’identifie au même genre que celui attribué à la naissance.
Soutien aux travailleur.euse.s du sexe, qui sont encore et toujours invisibilisé.e.s, précarisé.e.s et marginalisé.e.s, particulièrement durant cette période plus difficile.
Les gouvernements ne réagissent jamais face aux meurtres qu’iels vivent, face aux manques de ressources, à l’absence d’aide financière et aux oppressions.
La loi de pénalisation des client.e.s, adoptée en France il y a 4 ans, a des conséquences désastreuses sur le quotidien, la santé, le bien-être physique et psychologique des TDS.
Le travail du sexe doit être décriminalisé.
L’abolitionnisme et le prohibitionnisme sont des menaces pour la survie des travailleur.euse.s du sexe.
Une personne nue, quel que soit le contexte, n’a pas plus de raisons d’être victime d’une agression sexuelle qu’une personne habillée de la tête aux pieds.
Avec ou sans vêtements, peu importe la position corporelle, le lieu et le type de relation entretenue : RIEN ne justifie le fait de ne pas respecter le consentement d’une personne. Et ce, même si elle était consentante quelques minutes plus tôt. Un consentement, ça se donne tout comme ça se retire en tout temps. Rien ne doit être pris pour acquis.
Sans oui, c’est non.
C’est une période particulièrement difficile pour toutes les personnes touchées par des troubles de santé mentale, qu’elles soient confinées à la maison ou encore hospitalisées.
L’isolement vécu peut causer une détresse psychologique supplémentaire. Les suivis médicaux et thérapeutiques se voient annulés ou reportés, ce qui ajoute à l’anxiété et au sentiment de solitude.
On vous envoie sincèrement tout notre soutien, vous n’êtes pas seul.e.s.
N’oubliez pas qu’il existe des lignes d’écoute et des centres de crises, et certain.e.s professionnel.le.s offrent des consultations téléphoniques.
Nous allons passer à travers cette épreuve. Prenez soin de vous.
Être terrifié·e à l’idée de faire volontairement du mal à son bébé, de tuer une personne, de sauter par une fenêtre, de se blesser avec des couteaux, d’agresser sexuellement un enfant.
Ce ne sont que quelques exemples de phobies d’impulsions, des peurs irrationnelles qui deviennent de réelles obsessions. Elles envahissent les pensées et deviennent si intrusives que le quotidien semble de plus en plus difficile. Elles s’imposent dans la conscience des personnes affectées, qui malgré les efforts constants, ne réussissent pas à s’en défaire.
Ce sont des pensées intrusives qui sont « injustifiées », dans le sens qu’elles ne résultent jamais d’une volonté ou d’un désir de passer à l’acte, mais bien d’une crainte extrême d’être une « mauvaise personne » ou de blesser autrui.
Les personnes qui ont la phobie d’impulsion pédophile sont complètement terrorisées à l’idée de l’être. Elles se questionnent mentalement d’une manière obsédante pour vérifier si c’est le cas, alors qu’elles n’éprouvent dans les faits aucune attirance envers les enfants et ne sont pas pédocriminelles.
C’est aussi fréquent chez les personnes qui viennent d’avoir un bébé. Qui s’imaginent lui faire du mal, qui perdent complètement confiance en leurs capacités et se voient comme de mauvais parents. Leur confiance et leur vision d’elles-mêmes est affectée négativement, ce qui accentue ces doutes.
Certain·e·s en viennent à se débarrasser de tout objet coupant par peur de se blesser, même si iels n’ont pas d’idées suicidaires ni le « désir » de s’automutiler. Ces personnes peuvent se convaincre qu’elles seraient capables de faire de telles choses au point d’éviter toutes situations « à risque ».
Plusieurs phobies d’impulsions peuvent aussi être liées à des traumatismes vécus, qui génèrent une grande anxiété puis se transforment peu à peu en troubles obsessionnels de la pensée.
Sauf que les phobies d’impulsions ne résultent pas en des passages à l’acte. Ce sont des pensées irrationnelles, qui sont semblables ou peuvent faire partie des TOC. Peu de personnes en parlent à des professionnel·le·s et encore moins à leur entourage à cause des tabous et de la peur du jugement. Ce sont pourtant des troubles qui se soignent avec du soutien psychologique.
Même si on n’entend pratiquement jamais parler des phobies d’impulsions, elles sont réelles et touchent plus de personnes qu’on le pense. Des personnes affectées par l’anxiété qui ne sont ni dangereuses, ni mauvaises.
La nudité n'est pas un consentement, peu importe le contexte. Personne ne peut imposer quoi que ce soit à autrui.
Sans oui, c'est toujours non.
Tu as le droit de dire non, de penser à toi, de mettre ton bien-être et ta santé mentale en priorité. Ta vie est importante.
]]>Tu la connais depuis toujours.
Enfant déjà, elle te demandait de faire ces rites étranges, un peu mystiques, qui n’avaient d’autre but que de te rassurer et de la faire s’éloigner… un peu.
Puis elle repartait, pour mieux revenir, encore plus fort. Tu l’as laissé prendre cette place, sa place, comme un monstre caché au creux de tes entrailles qui te dévore. Comme un nuage sombre et obscur au-dessus de ta tête qui s’étend au fil des années.
Présente au quotidien, elle est calée confortablement dans un coin de ton être, de ta tête, de ton estomac et ressurgit pour te ronger un peu plus à chaque fois. Elle est prête à te sauter à la gorge au moindre faux pas. Un faux pas peut-être simplement causé par une nouveauté, qui va prendre une ampleur démesurée, te détournant de ton quotidien, de cette routine si agréable et rassurante.
Tu vas imaginer, fabuler, exagérer, anticiper toujours le pire parce qu’elle ne te permet pas de penser autrement.
Ce qu’elle cherche, c’est de t’immobiliser pour te garder à sa portée. C’est elle qui décide, qui dirige, pas toi. Elle est sournoise, et prend des formes différentes, même parfois étonnantes, mais toujours plus prégnantes et plus invasives.
Elle peut t’importuner quelques jours ou des mois entiers sans te laisser de répit. La dépression est sa meilleure alliée, tu l’as déjà rencontrée à de nombreuses reprises. Elles sont souvent de mèche pour te ramener à elles.
Elle t’empêche d’avoir une vie sociale, elle te crée des angoisses, des phobies, des peurs irrationnelles qui en engendrent d’autres, un cercle vicieux duquel tu ne peux plus sortir. Même faire les choses les plus anodines peuvent te sembler insurmontables, son venin les ayant toutes empoisonnées.
Sortir dans la foule est une épreuve, voyager n’est plus envisageable, même t’alimenter est devenu un calvaire car elle a inséré dans tous les recoins de ton cerveau des pensées malsaines.
Ton corps est à sa merci, lui aussi commence à te lâcher.
Elle t’observe, te parle souvent, comme un petit être glaçant mais paradoxalement rassurant.
Parce que tu as grandi avec, et même si elle te paralyse dans tous tes faits et gestes, tu la connais depuis ton plus jeune âge, et sans tu serais perdu.e.
Tu as appris à l’anticiper, à la voir arriver. Tu ne cherches même plus à l’éradiquer, juste à vivre avec.
Tu la déteste et voudrais t’en séparer mais l’idée même de ne plus avoir les repères qu’elle t’a imposé te pétrifie, elle a tellement de fois été ton refuge.
Elle est si cruelle. Tu aimerais qu’elle disparaisse, cette anxiété perverse qui t’habitera à jamais.
Pas besoin d’avoir des bleus sur le corps pour souffrir de violences conjugales. Mais, pour le commun des mortels, les violences qu’on ne voit pas, n’existent pas. Les blessures de l’esprit sont subjectives, elles sont imperceptibles au point qu’elles n’ont pas d’existence réelle pour les personnes extérieures. Tu te retrouves alors à être, au mieux, trop susceptible et émotive, au pire folle et hystérique. À l’extérieur, ton bourreau, lui, est aimable, amoureux. Son entourage le voit comme une personne drôle, charismatique avec une aura bienveillante. Mais à la maison, c’est sous un tout autre jour qu’il apparait, d’où la difficulté pour toi de t’exprimer, de témoigner, de sortir de cette spirale infernale.
La manipulation de ton tortionnaire est sourde, dissimulée, elle se faufile dans les moindres interstices de ton cerveau, son emprise est sournoise. Souffler le chaud et le froid en permanence, te rabaisser puis s’excuser, t’insulter puis te consoler, te détester puis t’aimer à en mourir. Contrôler, surveiller, une jalousie possessive si puissante qu’elle n’a pas besoin de coups pour te dévaster. Les mots s’envolent et avec eux un peu de ton âme chaque jour. Tu t’éteins petit à petit, tu te coupes de ton entourage, de tes proches, pour éviter les questions ou les disputes, tu ne sors plus, tu ne vis que par et pour cet ogre insatiable.
La violence physique n’arrivera jamais, il est bien trop « intelligent » pour cela. Comme il aime à te le répéter, il n’est pas comme ça lui… il n’est pas comme tous ces poivrots alcooliques qui battent leurs femmes, tu comprends… il a un statut social, lui… il a fait des hautes études, il a un emploi avec des responsabilités… il n’est pas comme ça, LUI. Alors, tu partiras mais tu reviendras aussi, plusieurs fois, on ne les comptera même plus. Tu le quitteras un jour, définitivement sans te retourner, parce qu’avec ce genre de personne, on ne peut pas se le permettre. Tu dois couper les ponts, te préserver de son influence, de sa volonté de te voir revenir sous sa coupe, car oui, il essaiera, forcément.
Et il recommencera avec une autre. Tu n’y es pour rien, car sa violence à lui, elle est invisible, elle n’a pas de couleur, ni de cicatrice, sauf celles de l’âme impalpable de ses victimes. Elle n’a pas de preuve, elle plane entre la véracité des faits et l’affabulation dont on t’a déjà fait le reproche. Et tu culpabiliseras encore, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour qu’il arrête, pour qu’il se soigne de peur qu’il ne recommence avec une autre, et pour avoir décidé de sauver ta peau. Tel sera son dernier acte de manipulation sur toi.
Mais sache que rien ne justifiera jamais la violence que tu as subie. Ton sentiment de culpabilité ne doit en rien remettre en question ta décision de mettre fin à ton calvaire et à cette relation toxique. Quitter son oppresseur pour sauvegarder sa santé physique et mentale reste la seule et unique chose à faire. Personne ne te demandera jamais de sauver la terre entière de son emprise, t’occuper de toi doit rester une priorité. Parce que la victime c’est TOI et l’oppresseur c’est LUI.
Les personnes qui vivent des situations éprouvantes ne se lèvent jamais le matin en décidant de voir les choses d’une manière négative. Ce n’est pas une question de « vision » des choses : elles vivent des difficultés variées qui sont entièrement réelles, qui ont des impacts sur leur bien-être et leur qualité de vie. Il faut arrêter de banaliser les émotions et les réactions d'autrui, qu’elles soient liées à des troubles de santé, des relations, des événements, des oppressions ou autre.
On ne peut pas simplement choisir de se rétablir, d’aller bien, d'ignorer des injustices ou d’oublier un traumatisme en claquant des doigts.
Le bonheur n'est pas un choix.
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On s’en branle bien comme il faut de toutes ces normes sociales.
Fuck le patriarcat.
Durant la période estivale, nous sommes davantage exposé·e·s aux jugements envers les personnes grosses. Et ce n’est pas toujours évident de savoir comment sensibiliser les enfants sur la diversité corporelle. Faut-il les reprendre lorsqu’iels utilisent le mot « grosse »?
Non, mais il faut utiliser ce mot comme il se doit. Il ne s’agit pas d’une insulte, et c’est important de briser les connotations négatives qui y sont associées. Ce mot peut être utilisé au même titre que « petit·e/grand·e/mince », tant et aussi longtemps qu’il ne constitue pas un jugement.
Par exemple, si un·e enfant pointe une personne dans la rue en s’écriant « Regarde la personne est grosse! », ce n’est pas sa phrase qui est problématique, mais bien souvent la réaction commune des adultes qui répondent « mais non, on ne dit pas ça ».
Au départ, l’enfant émet seulement un constat dans cet exemple, et c’est justement la réaction qu’un·e adulte aura qui viendra influencer sa perception générale. En démonisant le mot « gros·se » et en insinuant qu’il ne faut pas l’utiliser, l’enfant comprend que c’est quelque chose de mal.
La meilleure manière d’intervenir positivement, est de dire qu’effectivement la personne est grosse, et qu’elle est belle ainsi. En fonction de l’âge, on peut ensuite simplement ajouter que nous avons tou·te·s des corps différents, qu’ils sont uniques et beaux comme ils sont. Si l’enfant est plus âgé, ça peut aussi être intéressant de lui demander « est-ce que tu pointes les personnes minces dans la rue en disant qu’elles sont minces? ». Par la suite, une conversation sur la grossophobie peut être la bienvenue, en débutant par des phrases simples et concrètes.
Si un·e enfant mentionne plutôt « Beurk, elle est tellement grosse! » avec un sous-entendu négatif de dégoût ou de moquerie, il faut intervenir de la même manière : les personnes grosses ne sont pas malpropres, inférieures, dégoûtantes et laides. Il ne faut surtout pas s’en tenir à « Chut, ne dit pas ça! », puisque ça ne déconstruit pas les idées grossophobes auxquelles l’enfant a déjà été exposé·e.
Il faut aussi être en mesure de réaliser l’impact de nos propres paroles, que ce soit envers nos corps ou ceux des autres. Lorsque des personnes dans l’entourage ont des propos problématiques, commentent le poids d’autrui, félicitent les pertes de poids ou autre, il est nécessaire d’avoir des discussions pour les sensibiliser sur l’impact envers les enfants.
Malheureusement, nous avons tou·te·s des pensées et des paroles qui poussent vers la haine des corps gros et hors-normes, puisque nous sommes élevé·e·s ainsi socialement. C’est donc très facile de transmettre des concepts grossophobes aux plus jeunes au quotidien, sans même en être conscient·e. Il est nécessaire de s’outiller pour être en mesure de bien sensibiliser et accompagner les plus jeunes dans leur développement.
Parce qu’on en a marre de recevoir des dick pics non-sollicitées, de se faire héler dans la rue des paroles qui nous objectifient, de se faire répéter sans cesse que notre existence ne se résume qu’à satisfaire le regard des mecs cishets*.
On n’en peut plus d’être considéré·e·s comme des personnes inférieur·e·s, d’être traité·e·s sans respect, de vos nos corps et nos identités fétichisés, et notre consentement ignoré de tous bords tous côtés.
On est plus qu’épuisé·e·s d’être victimes et témoins, d’agressions verbales, physiques et sexuelles. De cette culture du viol qui met en péril la vie et la sécurité des travailleur·euse·s du sexe. De ces LGBTQIA+phobies* qui sont à la source même de meurtres au quotidien.
Cette masculinité toxique, qui est inculquée dès le plus jeune âge, est dangereuse et nuit à tout le monde. Nous faisons partie de ce système patriarcal qui puise sa fondation dans la haine et l’injustice envers les plus marginalisé·e·s, ce même système qui profite en même temps aux plus privilégiés, c’est-à-dire les hommes blancs cisgenres* et hétérosexuels.
Il est important que tous les hommes cis, sans exception, apprennent à déconstruire cette masculinité toxique qu’on leur a transmis. C’est en s’ouvrant aux témoignages des personnes stigmatisées, en les écoutant et en effectuant cette remise en question des normes établies que les choses pourront considérablement s’améliorer.
Alors à tous les hommes cis : devenez de vrais alliés. Écoutez, respectez et laissez la place aux personnes concernées. Ces luttes ne sont pas les vôtres à mener de front, mais vous y jouez un rôle plus qu’important. À vous de décider si vous poursuivez votre chemin dans l’ignorance oppressive ou dans la bienveillance inclusive.
*Cishet : cisgenre et hétérosexuel.
Une personne cisgenre est une personne qui s’identifie au même genre que celui attribué à la naissance.
LGBTQIA+ : Lesbienne, gay, bisexuel·le, trans, queer, intersexe, asexuel·le et autres identités.
Restreindre l’accès à l’avortement, c’est mettre en danger la sécurité physique et psychologique des personnes marginalisées*, qui écopent toujours en premier lorsque les droits sont menacés. C’est augmenter les injustices et nuire volontairement à la santé des personnes en situation précaire.
Les victimes de cette restriction et de cette condamnation sont toutes les personnes qui possèdent un utérus**, qui voient leurs corps être gérés par une majorité d’hommes politiques non-concernés. Toutes ces personnes qui voient leurs droits brimés, à qui on imposent des décisions qui ont des impacts complètement nuisibles pour leur bien-être, et même leur survie.
Condamner l’interruption de grossesse, c’est assurer une augmentation de mortalité parmi ces personnes marginalisées, qui devront avoir recours à des méthodes très risquées pour avorter, dans des conditions parfois insalubres et non-sécuritaires.
Le corps de chaque personne lui appartient et elle seule peut effectuer tous les choix le concernant. L’autodétermination est nécessaire pour une société plus juste.
*Les personnes trans, les personnes racisé.e.s, les travailleu.r.se.s du sexe et les femmes, entre autres.
**Il est primordial de ne pas exclure les personnes trans, queers, non binaires, agenres et genderfluids. Il n’y a pas que les femmes cisgenres qui sont concernées, mais bien tou.te.s celleux qui possèdent un utérus. Les organes reproducteurs ne définissent pas les genres.
Le sang de menstrues qui s'écoule d'un vagin n'est pas sale, malpropre ni dégoûtant.
]]>L’anxiété sociale est un trouble de santé mentale qui peut devenir très paralysant et avoir de grands impacts sur le quotidien. Des montagnes russes d’émotions difficiles se présentent généralement dès qu’une situation avec plusieurs personnes se déroulent.
Il ne s’agit pas d’une simple petite gêne, d’un manque d’effort et de volonté. De réels symptômes physiques et psychologiques sont vécus lorsque les personnes touchées s’exposent à des contextes sociaux. Des idées dévalorisantes envers elles-mêmes envahissent les pensées de ces personnes, qui sont bien souvent persuadées d’avoir l’air ridicule, inférieures, faibles et bizarres devant autrui. La peur du jugement est extrême et peut causer beaucoup d’isolement, tout comme l’impression constante d’agir de la mauvaise manière.Les personnes touchées par la schizophrénie ne sont pas du tout le reflet du portrait négatif qu’on leur appose socialement.
Au quotidien, via les médias, elles sont pointées du doigt et dépeintes comme étant dangereuses, violentes et instables. Dans la fiction, via les films, les livres et les séries télé, ce diagnostic est presque toujours donné à des personnages qui commettent des crimes. Une désinformation constante a lieu sur cette condition de santé mentale.
La réalité est pourtant contraire à tous ces préjugés : ce sont les personnes schizophrènes qui sont le plus à risque d’être elles-mêmes victimes d’actes criminels. Le fait que ce diagnostic soit autant démonisé les rend d’autant plus vulnérables, puisqu’elles sont hautement marginalisées et stigmatisées.
Il est nécessaire de ne plus propager ces préjugés, qui nuisent grandement à leurs conditions de vie.
La schizophrénie n’est pas synonyme de violence.
Choisir son combat a.k.a. fracasser le foutu patriarcat et vénérer plutôt les chats.
Combattre à tous les jours parce que nous vivons dans une société oppressive et inégale qui fait la promotion de standards déplacés, qui placent des personnes en situation de privilèges permanents alors que d’autres sont écrasées en tout temps.
Combattre les oppressions qui sont propagées, les agressions physiques et verbales qui sont commises et justifiées au quotidien par une majorité.
Nos yeux en fontaines pour faire couler cette pression sociale, pour inonder toutes ces merdes patriarcales qu’on nous impose, pour nettoyer le système de ces dirigeants privilégiés qui se foutent bien des plus marginalisé.e.s.
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