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"Je me sens grosse"

Une personne mince et dans les normes ne peut pas simplement avoir l’air grosse : elle ne l’est pas. Il ne s’agit pas d’une insulte ou d’une impression, il s’agit d’une réalité et d’un état physique vécu uniquement par les personnes qui sont grosses.

Dans la société, le mot gros.se est utilisé pour dénigrer, insulter, intimider et rabaisser autrui, mais aussi pour décrire une impression négative ressentie lorsqu’on n’apprécie pas l’apparence de notre corps. Lorsqu’on se sent ballonné.e ou encore qu’un morceau de vêtement essayé ne nous plaît pas.

Le fait d’utiliser ce mot de cette manière péjorative est très problématique, puisque c’est une des nombreuses manières de propager la haine de la grosseur, de la graisse et des bourrelets, que ce soit d’une façon consciente ou non.

Lorsqu’une personne mentionne se sentir ou se trouver grosse, c’est presque toujours pour signifier qu’elle se trouve moins belle, moins à son avantage, moins bien dans son corps. Que ses vêtements ne lui plaisent pas. Ce type de phrases est toujours mentionné dans un contexte négatif de dévalorisation de soi, et ça insinue directement que c’est laid et mauvais d’être gros.se.

Tout le monde propage collectivement l’idée comme quoi c’est complètement horrible de prendre du poids, alors cette grossophobie se partage à tous les niveaux, en tout temps.

Avoir une silhouette grosse et hors-normes, ce n’est en aucun cas synonyme d’être repoussant.e et moins bien dans son corps. Tout comme gros.se et beauté ne sont pas des antonymes.

C’est plus qu’important de déconstruire ces types d’amalgames, qui sont toxiques pour tous.tes. Les personnes grosses vivent des difficultés et des injustices en lien avec leurs poids et apparences, en plus de devoir entendre ce type de propos quotidiennement. Même si ce n’est pas exprimé avec de mauvaises intentions, le fait de mentionner ces choses n’amène que du négatif au final.

Le mot gros.se est devenu un terme parapluie pour englober une tonne de signification très stigmatisantes, alors que dans la réalité il s’agit simplement d’un qualificatif neutre pour décrire un corps. Au même titre que le mot mince, qui n’est pourtant jamais utilisé d’une autre façon.

C’est primordial de cesser d’utiliser ce mot comme une expression et une insulte, et de plutôt l’employer d’une manière neutre comme il se doit.

Si vous vous sentez ballonné.e.s, gonflé.e.s ou inconfortables, il suffit de nommer directement ces mots plutôt que de les relier au terme gros.se. N’importe qui, peu importe son poids, peut se sentir et être ballonné.e, alors que ce n’est pas tout le monde qui est gros.se.

Ces détails comptent et aident à diminuer progressivement la grossophobie dans nos discours quotidiens. Nous devons tous.tes faire une différence pour le bien-être des personnes aux corps hors-normes, puisqu’elles ont le droit d’être respectées, célébrées et valorisées. Elles sont grosses et elles sont belles, tout simplement.

***La publication n’est pas à propos des personnes touchées par des troubles alimentaires et/ou de la dysmorphophobie. Le ressenti et le vécu de ces personnes doivent être respectés. Il s’agit de conditions de santé et elles ont droit d’obtenir un soutien et une écoute. La publication est uniquement à propos du système qui encourage l’utilisation d’un vocabulaire grossophobe. Le ressenti d’aucune personne n’est jugé et invalidé ici. Il s’agit simplement d’un appel au respect via les mots utilisés collectivement dans le quotidien, puisque le mot gros.se est utilisé négativement dans la société.
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